Tradizione e creatività nelle forme gnomiche in Europa del Nord e in Italia (XIV-XVII ss.)

Gent 27-29/11/2008



Tradizione e creatività nelle forme gnomiche in Europa del Nord e in Italia (XIV-XVII ss.) / Tradition et créativité dans les formes gnomiques en Italie et en Europe du Nord (XIVe-XVIIe siècles)

Organizzazione / Organisation

Sabine Verhulst (Universiteit Gent)

Con la collaborazione di / Avec la collaboration de

Roberto Cardini (Scuola di Dottorato Internazionale in Civiltà dell'Umanesimo e del Rinascimento, Firenze)
Perrine Galand-Hallyn (École Pratique des Hautes Études-Sorbonne)
Gino Ruozzi (Università di Bologna)
Jean Vignes (Université Paris Diderot - Paris VII)

 

 

 

 

 

Testo di presentazione

De l'Antiquité à l'Âge classique des textes toujours plus nombreux et variés se constituent par juxtaposition de brefs énoncés plus ou moins discontinus et supposés dignes de mémoire : adages, proverbes, sentences, aphorismes, apophtegmes, apologues..., les uns issus, dit-on, d'une tradition populaire immémoriale (« la sagesse des Nations »), les autres attribués avec plus ou moins de certitude et d'exactitude à des auteurs anciens ou modernes. Le « genre », si tant est qu'il faille parler d'un genre, est particulièrement prisé et fécond à la Renaissance.

Le projet de ce colloque part d'un constat simple : l'immensité du corpus gnomique composé à la Renaissance contraste avec la place minime voire inexistante que lui réservent les travaux d'histoire et de théorie littéraires. Les études spécifiques consacrées à ce champ sont demeurés peu nombreuses et fragmentaires : on n'a guère tenté de baliser cette production, d'en esquisser une typologie, d'en dégager les fonctions et l'esthétique, d'identifier les filiations dont elle procède, enfin d'en discerner les évolutions majeures entre le Moyen Age  et l'Age classique. Notre objectif est donc de promouvoir un regain d'intérêt pour ce corpus et de donner un aperçu des problématiques littéraires qui permettent de l'explorer.  

Afin d'envisager le genre dans sa diversité, et pour ne pas se limiter à une tradition nationale, on comparera la production de l'Europe du Nord et de l'Italie, en latin et en vernaculaire, en prose et en vers. Sans négliger le cas échéant l'usage ponctuel de formules gnomiques dans les genres littéraires les plus variés (poésie épique, lyrique ou satirique, théâtre comique ou tragique, romans et nouvelles, lettres, traités didactiques, controverse politique ou religieuse, etc.), on centrera l'attention sur les textes, notamment les livres, les recueils, où l'intention gnomique semble prépondérante et détermine la structuration du texte. Il s'agira de se demander dans quelle mesure et par quels moyens le choix du genre gnomique, qui privilégie le plus souvent la compilation et l'exploitation de matériaux hérités, n'exclut ni le souci de l'originalité, ni une véritable créativité esthétique. Comment s'affirme la singularité de chaque recueil par rapport à ses devanciers ou concurrents ? En interrogeant notamment la pertinence du concept d'auteur gnomique, lié à la fois à la spécificité d'une production et à la constitution d'un èthos, on se demandera comment les formes gnomiques et les jeux de variations qu'elles appellent à partir de lieux communs peuvent stimuler une véritable invention (au sens rhétorique d'inventio, mais aussi au sens moderne du terme), enfin comment les renouvellements successifs du genre dessinent des lignes d'une évolution esthétique et idéologique.

Cette problématique centrale pourra être complétée par d'autres questionnements :

  • Bien que le champ gnomique paraisse assez mal balisé par la théorie littéraire de la Renaissance (en France, par exemple, les traités de poétique ne l'évoquent qu'incidemment : il faut attendre 1658 pour lire dans L'Art poétique du Sieur Colletet un Traité de la poésie morale et sentencieuse), peut-on néanmoins identifier des textes théoriques d'époque, par exemple des préfaces intéressantes (outre le fameux paratexte des Adages d'Erasme), et repérer entre eux des filiations, des influences, des contrastes ?
  • Quelles catégories esthétiques anciennes (brevitas, varietas, copia, auctoritas...) ou modernes (discontinuité) sont les plus opérantes pour caractériser le genre ? Comment les articuler entre elles et les préciser ?
  • Quelles sont les traditions diverses dont hérite l'écriture gnomique à la Renaissance et sous quelles influences se renouvelle-t-elle par rapport aux usages médiévaux ? Quel rôle joue ici l'humanisme philologique du Quattrocento ? Dans quelle mesure intègre-t-il ou rejette-t-il l'héritage gnomique médiéval ?
  • Dans quelle mesure tradition savante et tradition populaire (le concept serait lui-même à approfondir et à discuter) peuvent-elles se rejoindre ou se confronter dans le genre gnomique ?
  • Quels liens s'établissent entre les pratiques d'écriture gnomique et les usages pédagogiques? Dans quelle mesure la tradition scolaire des recueils de lieux communs (admirablement étudiée par Ann Moss) influe-t-elle sur le succès de la littérature gnomique à l'époque? En retour, les recueils gnomiques ont-ils une vocation pédagogique? Certains cherchent-ils au contraire à échapper aux formes scolaires?
  • Comment les recueils sont-ils structurés ? Quel type d'organisation y préside ? En cas d'absence apparente de classement des énoncés, comment est justifié l'ordo neglectus ? A ces questions de dispositio se rattache celle de la mise en page et, le cas échéant, du rapport texte-image : sans se polariser sur les recueils d'emblèmes, déjà abondamment étudiés pour eux-mêmes, on n'oubliera pas que ceux-ci constituent aussi des recueils gnomiques.
  • Plus largement, que sait-on de la réception de ces recueils à l'époque ? Qui les édite ou réédite ? Qui les lit, dans quelles circonstances et à quelle fin ? Quelles sont les disciplines, les champs du savoir où la forme gnomique est sollicitée (médecine, droit, politique, religion, morale, philosophie...)

 

Roberto Cardini, Scuola di Dottorato Internazionale in Civiltà dell'Umanesimo e del Rinascimento, Firenze
Perrine Galand-Hallyn, École Pratique des Hautes Études-Sorbonne
Gino Ruozzi, Università di Bologna
Sabine Verhulst, Universiteit Gent
Jean Vignes, Université de Paris VII

 

Relatori

Elisabetta Arfanotti (Firenze)
Giovanni Baffetti (Bologna)
Bénédicte Boudou (Paris X Nanterre)
Roberto Cardini (Firenze)
Paola Cifarelli (Torino)
Fabio Della Schiava (Firenze)
Perrine Galand-Hallyn (EPHE-Sorbonne)
Pasquale Guaragnella (Bari)
Walther Ludwig (Hamburg)
Anna Maranini (Bologna)
Emilio Pasquini (Bologna)
Olivier Pedeflous (Paris-Sorbonne)
Loris Pétris (Neuchâtel)
Sandra Provini (Paris)
Paolo Rondinelli (Firenze)
Gino Ruozzi (Bologna)
Alessia Vallarsa (Padova/Gent)
Sabine Verhulst (Gent)
Jean Vignes (Paris VII)

 

Programma

GIOVEDÌ 27 NOVEMBRE

14h00 : Accoglienza dei partecipanti / Accueil des participants
14h15 : Saluti di benvenuto / Paroles de bienvenue
            Johnny Devreker, Vicepreside della Facoltà di Lettere e Filosofia
            Sabine Verhulst
            Perrine Galand-Hallyn 
14h30 : Apertura dei lavori - Ouverture du colloque

La scrittura gnomica. Approcci teorici
L'écriture gnomique. Approches théoriques

15h00-15h30: Gino Ruozzi (Bologna) : «Autori e modelli di forme brevi umanistiche e rinascimentali»
15h30-16h00: Bénédicte Boudou (Amiens) : «L'édition des Disticha Catonis par Charles et Robert Estienne, et la réception de ce texte au milieu du XVIe siècle»
16h00-16h30: discussion - pause
16h30-17h00: Jean Vignes (Université Paris Diderot-Paris VII) : «Poésie gnomique et poésie satirique en France au XVIe siècle»
17h00-17h30: Anna Maranini (Bologna): «Antichità e modernità di formule sentenziose. Opere letterarie come collettori di aforismi (l'esempio di Rutilio Namaziano)»
17h30-18h00: Paola Cifarelli (Torino): «Fable et proverbe: l'exemple des recueils ésopiques français du XVIe siècle»

 

VENERDÌ 28 NOVEMBRE

Scrittori gnomici del Rinascimento
Ecrivains gnomiques à la Renaissance

9h30-10h00: Emilio Pasquini (Bologna): «Forme brevi e gnomica nel "secolo senza poesia"»
10h00-10h30: Roberto Cardini (Firenze): «Sugli Apologi di Leon Battista Alberti»
10h30- 11h: discussion - pause
11h00-11h30: Elisabetta Arfanotti (Firenze): «La tradizione manoscritta degli Apologi di Leon Battista Alberti: tipologie della diffusione e personaggi ad essa correlati»
11h30-12h00: Loris Petris (Neuchâtel) : «Formes gnomiques et mentalités juridiques à la Renaissance»
12h00-12h15: discussion

pranzo/ déjeuner

14h30-15h00: Alessia Vallarsa (Padova/Gent): «Le poesie 17-24 della pseudo-Hadewijch: messaggio spirituale in forma gnomica»
15h-15h30: Fabio Della Schiava (Firenze): «Le fabellae esopiche dell'umanista Maffeo Vegio»
15h30-16h00: discussion - pause
16h00-16h30: Olivier Pedeflous (Paris-Sorbonne): « Rabelais et la parémiologie compulsive»
16h30-17h00: Sandra Provini (Université Paris Diderot-Paris VII): «Les énoncés gnomiques dans les poèmes héroïques français et néo-latins consacrés aux premières guerres d'Italie (1495-1515)»

 

SABATO 29 NOVEMBRE

La scrittura gnomica nel Seicento e nell'età barocca
L'écriture gnomique au XVIIe siècle et à l'époque baroque

9h-9h30: Walther Ludwig (Hamburg): «Tradition und Kreativität in der Nachfolge der Distichen Catos und der Monostichen des Publius Syrus, Michael Verinus, Petrus Lindebergius und Janus Gruter»
9h30-10h00: Giovanni Baffetti (Bologna): « Brevitas e laconismo nella prosa barocca »
10h00-10h30: Sabine Verhulst (Gent): «Meandri gnomici. L'Apparato dell'eloquenza italiano e latino di Lorenzo Stramusoli»
10h30-11h00: discussion - pause
11h00-11h30: Paolo Rondinelli (Firenze): «Una raccolta paremiografica nella Toscana medicea: il Liber proverbiorum di Lorenzo Lippi»
11h30-12h00: Pasquale Guaragnella (Bari): «Proverbi e sentenze ne Lo cunto de li cunti di Giambattista Basile»
12h00-12h15: discussion - fin du colloque

 

Manifesto